Ou scabiose (scabies en anglais), ectoparasitose liée à Sarcoptes scabiei (du grec sarx, chair et kaptein, couper ; et du latin scabere, gratter). L'hygiène s'améliorant de manière permanente dans les pays industrialisés, la gale devient et deviendra de plus en plus une maladie du voyageur tropical.
C'est un arthropode (pattes articulées) mais pas un insecte : les insectes ayant six pattes, des antennes, et un corps en trois parties. S. scabiei a une tête, un corps en forme de tortue et huit appendices qui le font ranger dans la classe des arachnides et l'ordre des acariens. C'est un parasite strictement humain. Mesurant entre 250 (mâle) et 350 (femelle) mcm, le sarcopte se nourrit de débris cellulaires.
La femelle pénètre la couche cornée, creusant un sillon (2-3mm/24h) et laissant derrière elle ses oeufs ; lesquels, arrivés à maturation, migrent à la surface cutanée ou s'incrustent dans des logettes ; devenus adultes, ils pérennisent l'infestation.
Hors de l'épiderme, la femelle ne survit que 2-3 jours, ce qui explique la prééminence de la contamination inter-humaine directe.
On estime à 300 millions le nombre de nouveaux cas par an dans le monde.
Maladie contagieuse cosmopolite mais d'autant plus fréquente que l'hygiène est précaire, le pays pauvre, la population et la promiscuité intenses et les ressources en eau rares.
La contamination inter-humaine représente 90-95% des cas ; les rapports sexuels sont particulièrement favorables à l'infestation, faisant de la gale une MST à part entière. Le linge, les draps contaminés constituent l'essentiel de la contamination indirecte.
Les symptômes débutent une à plusieurs semaines après l'infestation. Ils sont en rapport avec une allergie et une inflammation, laquelle finit par limiter le nombre de parasites (5 à 10 femelles) chez le sujet normo-immun. Ils peuvent atteindre tous les téguments sauf la face et le dos ; les localisations les plus fréquentes sont les mains (espaces interdigitaux) et la face antérieure des poignets, la plante des pieds (surtout chez l'enfant en bas-âge) et chevilles, l'abdomen et les aisselles, la sphère sexuelle.
Le prurit, quasi constant, est le principal motif de consultation ; il est permanent mais maximum la nuit, volontiers insomniant. Surviennent alors des lésions de grattage et leurs complications : surinfection, eczématisation, lichénification rendant le diagnostic plus difficile.
Le sillon (1 à 10 mm) est la lésion caractéristique, quasi pathognomonique mais inconstant : il est surélevé, induré, avec un oedème à sa partie antérieure.
Les formes les plus trompeuses sont celles des patients propres d'une part, celles de l'immunodéprimé d'autre part (gale dite norvégienne, hyperkératosique).
Le diagnostic est principalement clinique : le sillon ; l'ouverture d'un sillon avec identification au microscope de la sarcopte ou de ses oeufs est peu pratiquée. Devant tout prurit, le diagnostic de gale doit être systématiquement évoqué. D'éventuelles adénopathies ne sont pas contributives. Une hyperéosinophilie n'est d'aucun intérêt, étant légère et très inconstante. Parfois le diagnostic ne sera porté qu'après succès d'un traitement d'épreuve.
Traitement
Les traitements topiques (Ascabiol®, Benzochloryl®, Scabecid®...), avec leur lourd protocole d'ablutions savonneuses, souvent mal supportés, sont aujourd'hui désuets.
L'ivermectine (Stromectol®) est aujourd?hui le traitement de choix de la gale classique : 200mcg/kg per os, à jeun, avec de l'eau, en une seule prise, une seule fois. La sécurité d'emploi n'est pas établie chez l'enfant de moins de 15kg ; en l'état actuel des connaissances, il est préférable de ne pas utiliser l'ivermectine chez la femme enceinte ou allaitante. Stromectol® est disponible en pharmacie en boîtes de 4 comprimés (3mg).
Quel que soit le traitement, le patient devra être informé que les symptômes peuvent persister jusqu'à deux semaines.